Google Chrome est devenu en quelques années le navigateur le plus utilisé au monde. Utilisateur depuis ses débuts, je n’avais plus utilisé régulièrement (en dehors des tests pour mes projets web) d’autres navigateurs depuis bientôt 8 ans. Comment en tant que primo utilisateur j’ai voulu changer de navigateur principal ?
Chrome, le web par Google
Il fallait oser lancer un navigateur internet alors que le marché est dominé par Microsoft et Firefox. En bon technophile, j’ai testé Chrome assez rapidement et j’ai trouvé ça vraiment sympa.
Une interface épurée, l’omnibox… et si Google lance un produit ça va être top ! (L’histoire nous montra que ce n’est pas toujours le cas)
En tant qu’ancien développeur Flash, l’intégration rapide du player d’Adobe dans le navigateur donnait de belles perspectives à l’évolution de Flash avec la possibilité d’utiliser les dernières versions (Stage3D…) sans vraiment se préoccuper du support de l’utilisateur.
La cible développeur (ceux qui font le web) n’a pas été oublié,alors que Firebug était la référence, Chrome a rapidement intégré des outils pour les développeurs. Les navigateurs commençaient à mettre en avant les standards du web (HTML, CSS…) avec une recherche à la meilleur note aux tests acid !
Outre l’interface très épurée, Google promet également de « surfer plus rapidement », un argument marketing qui fait mouche quand les débits n’étaient pas toujours exceptionnels et quand le message est présent sur le plus gros moteur de recherche du monde.
Pourquoi changer de navigateur ?
Aujourd’hui pour un professionnel du web ou un particulier changer de navigateur internet c’est modifier profondément ses habitudes.
Le syndrome IE6, une autre époque les mêmes problèmes
À son époque, Microsoft avait déjà cassé les codes et fait son propre navigateur, en apportant son lot de nouvelles fonctionnalités non-standard. C’est comme cela qu’on a vu la naissance des sites IE6-only. Internet Explorer 6 était le navigateur dominant, le W3C avançait trop très lentement, pourquoi faire des sites standard alors que l’on peut aller plus loin mais uniquement pour la majorité des utilisateurs (le problème c’est aussi posé avec les sites full-flash). Le temps à fait disparaitre Internet Explorer, mais le problème est toujours présent.
L’arrivée de fonctionnalités propres à l’HTML5 dans Chrome a été très rapide, si rapidement que les standards n’étaient pas encore validés.
La progression de son utilisation sur mobile et desktop, la mise à jour automatique et le soutien d’une bonne partie des professionnels du web (Google et son écosystème, agences web…), ont fait naitre des sites Chrome-only (avec des fonctionnalités propre à Chrome ou préfixe -webkit- uniquement) qui pourrait fonctionner pleinement sur les autres navigateurs avec peu ou pas de travail supplémentaire. Rien à voir avec le grand écart des sites supportant à la fois IE6, les dernières versions de Chrome et des versions mobiles.
Don’t be evil, mais un peu quand même
Le web a changé depuis le lancement de Chrome, il est devenu plus professionnel, plus lisse, plus chiant ?
Il s’est surtout centré sur de grands acteurs qui accaparent une grande partie du trafic ce qui pose quelques problèmes.
Le pouvoir de Google n’est pas le même aujourd’hui qu’hier. Google et les autres sont devenus les maitres du tracking, via des cookies, des services tiers (Google Analytics, Like Facebook…), des services (Gmail, Google search, Bing, Amazon) ou des applications (Facebook, Android, Chrome).
Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités et surtout des dérives réelles ou possibles. Manipulations de masses, censure étatique exceptée, intrusion/suppression de la vie privée…
Beaucoup d’initiatives et de lois ont vu le jour pour limiter le pouvoir des GAFAM ou défendre les libertés individuelles sur internet. Je peux citer Dégooglisons Internet, la quadrature du net, la loi sur les cookies (qui n’est que trop peu respecté) ou le plus récent règlement général sur la protection des données appelé aussi RGPD.
La devise « Don’t be evil » de Google a même été supprimé car elle ne reflète plus les ambitions actuelles de Google autour des biotechnologies et de la robotique.
Sortir de sa zone de confort
Naturellement nous cherchons à rester dans notre zone de confort, on y est bien et en sortir est souvent désagréable et effrayant.
A ne pas vouloir sortir de sa zone de confort, on rate des choses, on évolue pas (ou moins vite) et quand on vous en sort de manière brutale c’est plus douloureux.
J’étais un grand utilisateur de Google Reader, un lecteur de flux RSS où je pouvais suivre les mises à jour de mes sites préférés. Une veille technologique regroupée dans un service très simple mais efficace.
Mais en mars 2013, Google annonce la fermeture du service pour juillet de la même année. 4 mois pour trouver et s’adapter à un nouveau service, de préférences robustes et pérennes, c’est très court ! Voilà comment sortir de sa zone de confort sans le vouloir.
Je ne voulais pas reproduire le problème, je me suis tourné de plus en plus vers l’open-source et l’auto-hébergement.
J’ai commencé par des petits outils, puis le passage de Office à Libre Office et celui de Outlook à Thunderbird qui a été plus douloureux (import/export des données).
J’ai retesté Firefox, mais il était lent, l’interface, le lancement… une impression globale de perdre mon temps en chargement et d’exécution. Mais une nouvelle version était en approche, le projet Quantum !
Un peu sceptique qu’une nouvelle version puisse changer radicalement la perception que l’on a d’une application, surtout avec un long passif.
J’ai donc réutilisé plus régulièrement Firefox depuis la version 55 avec des passages sur Chrome dans certains cas, avec une utilisation exclusive depuis la version 60 sur mobile/desktop. En dehors de quelques plugins et raccourcis clavier, le passage de Chrome à Firefox s’est fait assez rapidement et sans trop de problèmes.
Je vous invite à tester Firefox et de l’utiliser plus régulièrement pour vous faire une idée !